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Jean Luc Mélenchon : il faut politiser la question du sport

 
 
 
 

300 acteurs du sport réunis à Ivry-sur-Seine au forum national du Front Gauche autour d'une nouvelle ambition pour le sport français

 

Le Front de gauche a organisé à Ivry-sur-Seine (94) samedi 10 mars 2012 un grand rassemblement pour débattre d'une nouvelle ambition pour le sport français.

Pierre Gosnat, Député - Maire d'Ivry-sur-Seine a ouvert cette matinée en rappelant que le sport tient une place particulière dans sa ville. Il a souligné la mutualisation nécessaire entre le sport de masse et le sport professionnel pour garantir le droit d'accès au sport pour tous, une unité du mouvement sportif mise à mal par le gouvernement dans les cinq dernières années.

 

Faire de la politique autrement en associant les citoyens à l'élaboration des propositions

 

Dans la première table ronde, animée par Nicolas Bonnet, responsable de la commission sport du PCF, Lydia Martins Viana, dirigeante nationale du sport français a expliqué pourquoi elle a rejoint le Front de Gauche et ce qu'elle attendait de ce forum : " changer la politique, faire de la politique autrement en associant tous les citoyens à l'élaboration des propositions".

Eric  Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche, a insisté sur la faible part des crédits de l'Etat consacrés au sport et la proposition phare du Front de Gauche d'augmenter ce budget à 1% du budget de l'Etat. Plusieurs pistes seront débattues telles que l'augmentation significative de la « taxe Buffet » sur les droits de diffusion des manifestations sportives à la télévision et la création d’un prélèvement sur les capitaux financiers issus de la commercialisation des produits sportifs.

 

Un grand ministère des sports

Marie George Buffet a insisté sur "le besoin de refonder une politique sportive dans notre pays. Depuis la dernière loi cadre, qui date des années 2000, beaucoup de choses ont changé et nous sommes face à des défis nouveaux. Il s'agit de refaire une loi cadre qui tienne compte des enjeux actuels, une loi qui doit partir de ce qui fonde les propositions du Front de Gauche : le sport est un droit ! Un droit comme la culture, la santé, le travail, le logement... ce n'est pas évident, mais c'est en mettant le sport à ce niveau là que l'on peut conjuguer les mesures et les moyens humains et financiers nécessaires".  L'ancienne ministre des sports a poursuivi en dressant les grands axes que cette loi cadre pourrait aborder comme l'accessibilité de toutes et tous aux activités physiques et sportives, l'organisation des missions des fédérations sportives, la construction des équipements sportifs, la responsabilité de l'Etat aux cotés des collectivités territoriales dans le financement du sport, ou encore du fonctionnement démocratique du mouvement sportif et la place des licenciés dans le choix des orientations sportives des fédérations.

A la proposition de François Hollande de mettre le ministère des sports dans un grand pôle éducatif, Marie George Buffet répond "que le sport mérite un grand ministère car le sport est un droit".

 

Prenez le pouvoir !

Tel est le slogan du Front de Gauche dans ses réunions publiques, et c'est ainsi que syndicalistes, chercheurs, enseignants en EPS, dirigeants sportifs, pratiquants, élus locaux au sport, au total trois cent personnes ont débattu plus d'une heure et trente minutes sur cinq grandes priorités du programme : Un service public du sport rénové pour garantir le droit d’accès pour toutes et tous, l’enseignement de l’EPS et le sport scolaire, un plan national d’aide aux clubs pour relancer la vie associative, le bénévolat et l’éducation populaire, une politique permettant au sport de haut niveau de développer le sport pour toutes et tous et garantissant les valeurs et l’éthique du sport, un budget ambitieux pour soutenir nos exigences.

 

Le premier acte d'éducation sera l'acte de la maitrise de soi à travers la maitrise de son corps et de son accomplissement.

Jean Luc Mélenchon, qui a pu assister à la fin du débat sur le sport de haut niveau animé par le journaliste sportif  Alain Vernon, a écouté attentivement la restitution des cinq débats avant de conclure la matinée par une intervention très philosophique sur l'émancipation du corps.

Pour le candidat du Front de Gauche, "C'est une grande fierté d'avoir lu dans un grand journal que notre programme sportif était le plus avancé de tous ceux qui se présentent. Nous sommes d'abord un grand collectif, nous ne ferons pas la campagne d'un homme, d'un parti, d'une marque, mais d'une cause et je suis fier de porter un projet dont je n'étais pas d'abord un spécialiste."

Dans son introduction, il a rappelé que "Nous sommes le camp des lumières et nous avons un rapport particulier avec le point de départ de ce qu'est le sport : le corps. Les doctrines d'oppression commencent par la négation du corps [...] contrôler le corps c'est déjà commencer à contrôler la société [...] le corps est un enjeu de domination." [...] "le camp de l'émancipation que nous représentons, va devoir commencer par le droit à dominer son corps et à l'accomplir dans toutes les dimensions du potentiel physique humain avec cette idée que plus cet accomplissement se réalisera plus ce sera une oeuvre de liberté qui sera contaminante pour toute la société."

Pour le candidat du Front de Gauche, "Le premier acte d'éducation sera l'acte de la maitrise de soi à travers la maitrise de son corps et de son accomplissement. Nous avons un intérêt à ce que le sport se développe car nous y trouverons une source d'école de l'émancipation et nous serons les seuls à dire que le corps n'a pas à se justifier à s'accomplir."

 

Définanciariser le sport

La priorité pour le candidat du Front de Gauche sera de définanciariser le sport dans une situation tellement dégradée "que les méthodes ordinaires ne suffiront pas". Selon lui, "l'ampleur des dégâts de l'argent dans le sport est considérable, il faudra éradiquer la corruption qui est devenue un problème gigantesque qui pourrit le sport de l'intérieur."

Il a développé une série de propositions que seul le Front de Gauche avance : l'interdiction de la cotation en bourse, l'interdiction des paris sportifs en ligne, des salaires plafonds pour les sportifs professionnels avec un écart de 1 à 20 ou encore la création d'une taxe sur les équipementiers.

 

Place au peuple et à la révolution citoyenne

Les slogans du Front de Gauche sont également valables pour le sport, reprenant les propos de Marie George Buffet, le candidat du Front de Gauche affirme avec force que nous devons politiser la question du sport. S'adressant au mouvement sportif, Jean Luc Mélenchon appelle à une révolution citoyenne et une insurrection des consciences dans le mouvement sportif pour repolitiser le débat sur le sport. "Le changement ne peut pas venir que d'en haut mais de l'intérieur et des parties prenantes. Il faut vivifier les pouvoirs citoyens et notamment par la démocratie dans le sport."

Enfin Jean Luc Mélenchon a fini son intervention en affirmant haut et fort, en contradiction complète avec la politique sportive de Nicolas Sarkozy, que "gérer un club sportif comme une entreprise est un contre-modèle, un club sportif comme toute association doit se gérer sur une base démocratique et citoyenne".

 

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