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Assemblée du sport : Analyses et propositions de la CGT

 
 
 
 

Assemblée du sport : Analyses et propositions de la CGT

le 15 April 2011

Assemblée du sport : Analyses et propositions de la CGT

Commission sport du PCF : Les représentants du personnel et les syndicats ont été exclus des débats de l'Assemblée du sport. Comment expliquez-vous cela? Avez-vous une réponse de la Ministre?

La CGT :

 

Nous n’avons aucune explication rationnelle à cette exclusion, si ce n’est que nous portons une autre vision de la gouvernance du sport dans notre pays.

 

En effet la CGT depuis 2006 porte une exigence d’un service public national des activités physiques et sportives. Même si aujourd’hui la donne a changé, RGPP oblige et la CGT est en cours d’affiner ses propositions, nous pensons que les APS ne pourrons être accessibles à toutes et tous que dans un cadre partagé. Ce cadre devra se situer entre un Etat démocratique, des collectivités à l’écoute des populations, un mouvement sportif dégagé de sa vision libérale et professionnelle du sport et enfin les acteurs mais aussi partenaires incontournables que sont les organisations syndicales de salariés.

 

Nous rappelons que le MEDEF ne contribue qu’à hauteur de 17% (évaluation) du financement du sport, et majoritairement du sport professionnel, contre plus de 70% des collectivités et des ménages.

 

Donc cette exclusion est inacceptable et incompréhensible, si ce n’est le fait que nos propositions dérangent le cénacle des caciques du mouvement sportif ainsi que les aspirations politiques de la ministre.

 

Celle-ci, malgré deux courriers, l’un pour lui demander un rendez-vous et l’autre pour lui faire part de sa non réponse et de notre opposition à la méthode de convocation de l’assemblée du sport, n’a jamais daigné nous répondre.

 

Nous lui avons rappelé que la CGT, outre le fait qu’elle était une organisation de salariés, et dans le sport il y en a beaucoup et des précaires, était aussi un vivier de dirigeants et d’éducateurs sportifs.

 

Nous sommes à la direction de nombreux clubs d’entreprises, nous sommes impliqués dans les instances du CNOSF, même si souvent notre implication dérange. Enfin nous menons une  réflexion sur ce que devrait être une véritable politique du sport avec les différentes instances représentant les collectivités.

 

En dépit de cela elle persiste dans sa position consistant à nous ignorer.

Commission sport du PCF : Quelles réactions ou actions envisagez-vous ?

 

La CGT :

Suite au communiqué commun CGT - Sgen CFDT – Snep FSU, nous avons pris contact avec le SNAPS UNSA et nous devons nous retrouver pour adopter une position commune. Pour notre part nous allons rencontrer le Président Masséglia et sans doute envisager des actions visibles et médiatisées pour dénoncer l’ostracisme  que nous subissons. Cela sous entend que l’on exclut la représentation des millions de Français salariés au nom d’une pseudo-démocratie de délégation. D’aucun avancent que le sport est neutre, cette assemblée du sport démontre tout le contraire puisqu’elle porte une vision partiale des propositions susceptibles d’être adoptées.

Commission sport du PCF : Comment interprétez-vous la sur-représentation du Medef dans les ateliers ?

La CGT :

 

Cette sur représentation du MEDEF est compréhensible. Elle est l’aboutissement d’une convergence de vue entre le gouvernement, véritable porte parole du MEDEF, et un CNOSF qui avait fait du rapprochement avec le MEDEF un des points de la campagne électorale qui a porté Denis Masséglia à sa tête.

Le fait que le MEDEF soit dans tous les ateliers démontre que le sport est devenu une véritable marchandise. C’est un moyen de ponctionner un peu plus les citoyens pratiquant une activité sportive et non pas une position permettant à toutes et tous, d’accéder à la pratique de son choix au meilleur coût  et au plus près de son domicile.

Le sport est devenu un enjeu idéologique.

Pour preuve il faut considérer le sport en entreprise. D’un côté les entreprises, donc le MEDEF, réduisent les moyens accordés aux CE qui se dirigent vers le "chèque sport", de l’autre le CNOSF qui se dote d’une Fédération Française du Sport en Entreprise pour ponctionner les sources de financement afin d’assurer la promotion des entreprises et non pour satisfaire aux besoins des salarié(e)s.

Dans le même temps ces entreprises investissent massivement dans le sport professionnel, où dans les événements médiatiques beaucoup plus porteurs en termes d’images.

Enfin pour parachever le tableau, la réforme des collectivités asphyxient les associations de proximité, risquant dans un avenir proche de supprimer les emplois concernés.

Quant aux autres invités de cette assemblée du sport ils sont la caution consciente ou non de cette mascarade.

 

Commission sport du PCF : Quelles sont vos attentes d'une telle instance de concertation nationale, quels sont les sujets prioritaires pour l'avenir du sport en France ?

La CGT :

 

Un petit rappel de l’histoire récente. Le CNAPS crée par Edwige Avice en 1984, ne fut mis en place que plus tard pendant le ministère de Marie - Georges Buffet .sous la présidence de madame Avice.

 

C’était une instance perfectible, mais qui était intéressante dans son concept démocratique, et qui a permis de débattre de nombreuses questions de fond concernant la mise en œuvre des APS. C’est ainsi que nous avons noué des liens avec l’ancien  Président du CNOSF Henri Sérandour, avec lequel nous avions de nombreux échanges réguliers.

 

Nous avons pu ainsi avancer ensemble contre le démantèlement des structures du Secrétariat d’Etat à la jeunesse, aux sports et à la vie associative, initié par Bernard Laporte, dont c’est le seul fait d’armes lors de son passage au secrétariat d’Etat.

 

Lorsque ce dernier a supprimé le CNAPS, Henri Sérandour nous avait fait la proposition de recréer une structure sur le même modèle de base, mais avec plus d’ambition. Nous en avions accepté le principe.

 

Aujourd’hui nous n’avons que peu de relations avec le CNOSF qui a choisi une orientation libérale pour sa vision de l’avenir du sport en France.

 

Autant dire que l’assemblée du sport a pour avenir ce que le grenelle de l’environnement a eu pour le développement durable, rien de positif.

 

Nous pensons que les sujets prioritaires sont d’ordres multiples. Il s’agit d’abord de repenser l’accès aux pratiques sportives de l’école à la retraite. Ce n’est pas que le sport spectacle.

 

Il faut redonner les moyens pour revivifier le secteur associatif et développer l’emploi.

 

Il faut que les collectivités, avec l’aide de l’Etat, puissent aider au développement d’un emploi à plein temps, de qualité et permettant une évolution de carrière par la formation et l’acquisition de compétences.

 

C’est aussi prendre en compte toute la question de l’éducation populaire et amener l’ensemble de la population, par l’éducation et les structures, à adhérer à une pratique autre que compétitive.

 

Enfin la question de la reconnaissance du sport en entreprise avec une véritable contribution des entreprises, devrait être une des priorités, comme celle des équipements pour le plus grand nombre.

 

Il devient indispensable de produire un système favorisant le bénévolat, en termes de formation et de reconnaissance.

 

Autant de sujets qui sont éloignés des contenus affichés dans les ateliers de cette assemblée du sport. Ce qui nous fait dire que ne pas y participer est un plus pour s’exprimer sur le sujet.

 

A propos de cette contribution

le 15 April 2011

 

Extrait

Commission sport du PCF : Les représentants du personnel et les syndicats ont été exclus des débats de l'Assemblée du sport. Comment expliquez-vous cela? Avez-vous une réponse de la Ministre?

La CGT :

 

Nous n’avons aucune explication rationnelle à cette exclusion, si ce n’est que nous portons une autre vision de la gouvernance du sport dans notre pays.

 

En effet la CGT depuis 2006 porte une exigence d’un service public national des activités physiques et sportives. Même si aujourd’hui la donne a changé, RGPP oblige et la CGT est en cours d’affiner ses propositions, nous pensons que les APS ne pourrons être accessibles à toutes et tous que dans un cadre partagé. Ce cadre devra se situer entre un Etat démocratique, des collectivités à l’écoute des populations, un mouvement sportif dégagé de sa vision libérale et professionnelle du sport et enfin les acteurs mais aussi partenaires incontournables que sont les organisations syndicales de salariés.

 

Nous rappelons que le MEDEF ne contribue qu’à hauteur de 17% (évaluation) du financement du sport, et majoritairement du sport professionnel, contre plus de 70% des collectivités et des ménages.

 

Donc cette exclusion est inacceptable et incompréhensible, si ce n’est le fait que nos propositions dérangent le cénacle des caciques du mouvement sportif ainsi que les aspirations politiques de la ministre.

 

Celle-ci, malgré deux courriers, l’un pour lui demander un rendez-vous et l’autre pour lui faire part de sa non réponse et de notre opposition à la méthode de convocation de l’assemblée du sport, n’a jamais daigné nous répondre.

 

Nous lui avons rappelé que la CGT, outre le fait qu’elle était une organisation de salariés, et dans le sport il y en a beaucoup et des précaires, était aussi un vivier de dirigeants et d’éducateurs sportifs.

 

Nous sommes à la direction de nombreux clubs d’entreprises, nous sommes impliqués dans les instances du CNOSF, même si souvent notre implication dérange. Enfin nous menons une  réflexion sur ce que devrait être une véritable politique du sport avec les différentes instances représentant les collectivités.

 

En dépit de cela elle persiste dans sa position consistant à nous ignorer.

Commission sport du PCF : Quelles réactions ou actions envisagez-vous ?

 

La CGT :

Suite au communiqué commun CGT - Sgen CFDT – Snep FSU, nous avons pris contact avec le SNAPS UNSA et nous devons nous retrouver pour adopter une position commune. Pour notre part nous allons rencontrer le Président Masséglia et sans doute envisager des actions visibles et médiatisées pour dénoncer l’ostracisme  que nous subissons. Cela sous entend que l’on exclut la représentation des millions de Français salariés au nom d’une pseudo-démocratie de délégation. D’aucun avancent que le sport est neutre, cette assemblée du sport démontre tout le contraire puisqu’elle porte une vision partiale des propositions susceptibles d’être adoptées.

Commission sport du PCF : Comment interprétez-vous la sur-représentation du Medef dans les ateliers ?

La CGT :

 

Cette sur représentation du MEDEF est compréhensible. Elle est l’aboutissement d’une convergence de vue entre le gouvernement, véritable porte parole du MEDEF, et un CNOSF qui avait fait du rapprochement avec le MEDEF un des points de la campagne électorale qui a porté Denis Masséglia à sa tête.

Le fait que le MEDEF soit dans tous les ateliers démontre que le sport est devenu une véritable marchandise. C’est un moyen de ponctionner un peu plus les citoyens pratiquant une activité sportive et non pas une position permettant à toutes et tous, d’accéder à la pratique de son choix au meilleur coût  et au plus près de son domicile.

Le sport est devenu un enjeu idéologique.

Pour preuve il faut considérer le sport en entreprise. D’un côté les entreprises, donc le MEDEF, réduisent les moyens accordés aux CE qui se dirigent vers le "chèque sport", de l’autre le CNOSF qui se dote d’une Fédération Française du Sport en Entreprise pour ponctionner les sources de financement afin d’assurer la promotion des entreprises et non pour satisfaire aux besoins des salarié(e)s.

Dans le même temps ces entreprises investissent massivement dans le sport professionnel, où dans les événements médiatiques beaucoup plus porteurs en termes d’images.

Enfin pour parachever le tableau, la réforme des collectivités asphyxient les associations de proximité, risquant dans un avenir proche de supprimer les emplois concernés.

Quant aux autres invités de cette assemblée du sport ils sont la caution consciente ou non de cette mascarade.

 

Commission sport du PCF : Quelles sont vos attentes d'une telle instance de concertation nationale, quels sont les sujets prioritaires pour l'avenir du sport en France ?

La CGT :

 

Un petit rappel de l’histoire récente. Le CNAPS crée par Edwige Avice en 1984, ne fut mis en place que plus tard pendant le ministère de Marie - Georges Buffet .sous la présidence de madame Avice.

 

C’était une instance perfectible, mais qui était intéressante dans son concept démocratique, et qui a permis de débattre de nombreuses questions de fond concernant la mise en œuvre des APS. C’est ainsi que nous avons noué des liens avec l’ancien  Président du CNOSF Henri Sérandour, avec lequel nous avions de nombreux échanges réguliers.

 

Nous avons pu ainsi avancer ensemble contre le démantèlement des structures du Secrétariat d’Etat à la jeunesse, aux sports et à la vie associative, initié par Bernard Laporte, dont c’est le seul fait d’armes lors de son passage au secrétariat d’Etat.

 

Lorsque ce dernier a supprimé le CNAPS, Henri Sérandour nous avait fait la proposition de recréer une structure sur le même modèle de base, mais avec plus d’ambition. Nous en avions accepté le principe.

 

Aujourd’hui nous n’avons que peu de relations avec le CNOSF qui a choisi une orientation libérale pour sa vision de l’avenir du sport en France.

 

Autant dire que l’assemblée du sport a pour avenir ce que le grenelle de l’environnement a eu pour le développement durable, rien de positif.

 

Nous pensons que les sujets prioritaires sont d’ordres multiples. Il s’agit d’abord de repenser l’accès aux pratiques sportives de l’école à la retraite. Ce n’est pas que le sport spectacle.

 

Il faut redonner les moyens pour revivifier le secteur associatif et développer l’emploi.

 

Il faut que les collectivités, avec l’aide de l’Etat, puissent aider au développement d’un emploi à plein temps, de qualité et permettant une évolution de carrière par la formation et l’acquisition de compétences.

 

C’est aussi prendre en compte toute la question de l’éducation populaire et amener l’ensemble de la population, par l’éducation et les structures, à adhérer à une pratique autre que compétitive.

 

Enfin la question de la reconnaissance du sport en entreprise avec une véritable contribution des entreprises, devrait être une des priorités, comme celle des équipements pour le plus grand nombre.

 

Il devient indispensable de produire un système favorisant le bénévolat, en termes de formation et de reconnaissance.

 

Autant de sujets qui sont éloignés des contenus affichés dans les ateliers de cette assemblée du sport. Ce qui nous fait dire que ne pas y participer est un plus pour s’exprimer sur le sujet.

 

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