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texte collectif publié dans l'Humanité

Quelles ambitions devons-nous porter pour le sport français?

Avec Mélenchon, « l’Humain d’abord » passe aussi par le sport

texte collectif (*).

Jean-Luc Mélenchon rencontrera les acteurs du monde sportif le samedi 10 mars pour échanger avec eux sur une nouvelle ambition pour le sport français : « l’Humain d’abord ! ». C’est en plaçant l’émancipation humaine au cœur de notre projet que nous voulons construire une politique sportive ambitieuse pour notre pays. L’actualité du sport business rattrape le gouvernement en toutes circonstances, dans le sport professionnel, mais aussi dans son incapacité à penser le développement du sport, tout le sport, autrement que sous sa forme marchande. De telles orientations conduisent aux résultats que chacun connaît comme les salaires extravagants de certains, le développement de la corruption ou la privatisation des équipements sportifs. Dans le même temps, on observe une lente asphyxie de la vie associative et de ses bénévoles. Le sport sera dans l’incapacité d’endiguer une crise des valeurs s’il ne s’inscrit pas dans une politique nationale qui vise en priorité l’émancipation humaine.

Les Français expriment un réel désir de pratique sportive que nous devons traduire en un droit fondamental pour toutes et tous. Le défi politique que nous relevons est de rendre efficient ce droit d’accès aux activités physiques et sportives pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire.

Cela exige, en premier lieu, de prendre le chemin du renforcement des moyens, des missions, de la présence partout sur le territoire d’un ministère des Sports de plein exercice avec des crédits consacrés au sport portés immédiatement à 1 % du budget de l’État. Les moyens financiers existent, notamment à travers le renforcement de la taxe Buffet et le prélèvement sur les profits des équipementiers et les grands distributeurs du secteur. C’est avec un État en capacité d’intervention que l’argent investi dans le sport pourra profiter au sport, plutôt que le sport devienne une source de profit. Il sera nécessaire d’adopter une loi-cadre qui réaffirme l’unicité du sport, définissant les principes de l’action publique et reconnaissant le rôle des collectivités et du mouvement sportif dans cette action. Nous le savons, l’égalité d’accès de toutes et tous au sport commence à l’école. L’éducation nationale doit garantir un enseignement obligatoire d’EPS minimum de 3 heures à 5 heures de la maternelle à l’université en insistant sur le niveau de formation et sur les contenus. Cela implique une augmentation significative du nombre d’enseignants d’EPS et la formation des professeurs des écoles au cours des prochaines années, ainsi qu’un soutien accru au sport scolaire. Cela nécessite le développement d’installations sportives par un plan national pour la construction et la rénovation s’appuyant sur des financements croisés entre l’État et les collectivités territoriales. La vie associative joue un rôle essentiel d’éducation populaire et d’émancipation, elle doit être préservée de toutes dérives et concurrences commerciales. L’engagement bénévole ne doit pas être un luxe. Il dépend de deux facteurs : la disponibilité en temps et le niveau de vie permettant de s’épanouir dans une activité sociale désintéressée. Seule une politique nationale de valorisation, de formation et de soutien aux associations et au bénévolat par l’adoption d’une loi-cadre sera garante de sa pérennité.

Il est nécessaire d’impulser une politique sportive qui réaffirme la laïcité et la mixité dans les espaces sportifs et qui développe les pratiques des femmes. Il s’agit de promouvoir une meilleure représentation des femmes dans les instances dirigeantes mais également dans les médias. Les richesses produites par la haute performance sportive, qu’elles soient culturelles, économiques ou technologiques, doivent être mises au service du développement du sport pour toutes et tous. La pratique du sport professionnel doit viser des objectifs humanistes, d’éducation et de progrès. Pour cela il faut renforcer la formation et sécuriser le parcours des athlètes jusqu’à la reconversion tout en instaurant un salaire minimum et un salaire maximum. Face à la marchandisation accélérée du sport professionnel et à ses conséquences, des mesures urgentes doivent être prises. Par exemple, la loi sur l’ouverture au marché des paris sportifs en ligne doit être abrogée et les dispositifs de lutte contre le dopage doivent être renforcés avec des moyens financiers, humains et matériels accrus. Enfin, les politiques sportives doivent se débattre à tous les échelons. Dans cet esprit, il est prioritaire d’organiser sur l’ensemble du territoire des assises nationales du sport et d’envisager des instances de concertation, de réflexion et d’évaluation permanentes et pérennes à chaque échelon du territoire. Voilà le sens des propositions que nous porterons au débat public le samedi 10 mars en présence de Jean-Luc Mélenchon, notre candidat à l’élection présidentielle.

 

(*) signataires : 
Marie-George Buffet (ancienne ministre 
de la Jeunesse et des Sports, députée de Seine-Saint-Denis), Lydia Martins Viana (dirigeante 
d’une fédération sportive), Patrick Braouezec (député de Seine-Saint-Denis), Nicolas Bonnet (responsable de la commission sport du PCF), Éric Coquerel (secrétaire national du Parti de gauche), 
Béatrice Barbusse (présidente d’un club professionnel), Francis Parny (vice-président 
de la région Île-de-France), Annick Davisse (syndicaliste), Jean-François Davoust (dirigeant sportif et syndicaliste), Jean-Pierre Favier (dirigeant sportif), William Gasparini (universitaire), Didier Gheux (dirigeant sportif), Jean Lafontan (syndicaliste), Denis Langlois (sportif de haut niveau), Claude Lernould (syndicaliste), 
Séverine Peter (adjoint au maire d’Ivry-sur-Seine 
en charge des sports), Philippe Robin (dirigeant sportif), Gilbert Trouvé (dirigeant sportif), 
Igor Martinache (universitaire).

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texte collectif publié dans l'Humanité

le 11 mars 2012

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