Pour le sport

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04 Mai17:00
 

 

La commission sport du PCF organise une rencontre avec Roland Gori autour de son dernier ouvrage  La fabrique des imposteurs (Les Liens qui libèrent, 2013) et les conditions de l'émancipation par le sport.

Animé par Igor Martinache et Sergio Tinti.

Samedi 4 mai à 18h à la section du 19e arrondissement de Paris – 48, rue Curial – 75019 Paris

 

 

EXTRAIT de la présentation sur le site de l'APPEL des APPELS (http://www.appeldesappels.org) :

 

"’imposture a toujours existé mais certaines sociétés la favorisent plus que d’autres. L’imposteur est aujourd’hui dans nos dispositifs d’évaluation et de normalisation comme « un poisson dans l’eau » : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l’apparence et à la réputation plutôt qu’au travail et au courage, préférer la popularité au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que le courage de l’idéal, choisir l’opportunisme de l’opinion plutôt que tenir bon sur les vertus, chérir le semblant et ses volutes plutôt que la pensée critique, les « mouvements de manche » plutôt que la force de l’œuvre, voilà le « milieu » idéal pour que prospère l’imposture !

 

Notre société du conformisme et de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et grimée de publicité tapageuse, d’éloges factices du vrai, de reproduction en masse de l’unique, fabrique de l’imposteur. L’imposteur est un authentique martyr du lien social, virtuose de l’apparence, « maitre » de l’opinion, « éponge vivante » des valeurs de son temps, « cannibale » des modes et des formes dont il s’affuble comme des « fétiches » pour parer à l’inconsistance de son existence, pour vivre à crédit, au crédit de l’Autre. L’imposture est parmi nous, elle est la sœur siamoise du conformisme galopant, de l’homogénéisation croissante des cultures et des styles. Ce conformisme a un prix, lourd, très lourd : la stérilité des reproductions contrôlées, la violence symbolique des automatismes sociaux, la prolétarisation généralisée de l’existence. Au nom des normes les pouvoirs « sécuritaires » inhibent les sujets comme les peuples, les empêchent de créer et de s’émanciper en confisquant le débat démocratique, en discréditant l’art de transmettre l’expérience. Au risque de fabriquer demain une société de « termites » ou de robots parfaitement adaptés aux exigences de compétitivité et de précision de la nouvelle économie « globalisée ». Par une intimidation sociale très précoce et insidieuse, contraignante mais compassionnelle, cette civilisation des mœurs emmène vers une soumission forcée aux normes, fabrique parfois ses propres risques qu’elle feint ensuite d’éradiquer. La clinique psychopathologique montre que ce type d’adaptation factice et superficielle procède par un empiétement des normes sur le vivant, finit par générer de l’apathie, de la dépression ou du cynisme. Un tel état psychique et social prédispose les sujets comme les foules à se laisser gouverner par une société totalitaire et à abandonner l’idéal de la démocratie.

 

Sans confusion de genres et avec toutes les précautions qu’implique ce type de rapprochement, entre la clinique psychopathologique individuelle et l’analyse sociale des mœurs, Roland Gori choisit un éclairage croisé de la psychanalyse et de la politique pour montrer que les civilisations comme les hommes peuvent souffrir de traumatismes. La sidération que de tels traumatismes produisent conduit bien souvent à la « solution » de l’imposture et aux faux-semblants de l’adaptation « caméléon ». A moins que la culture et le rêve ne s’en mêlent, bougeant les lignes et les frontières, les fonctions définies et les règles établies, ils rendent possibles l’expérience et sa transmission, et restituent aux humains le « pluriel singulier » d’un monde commun.

 

C’est le pari de la démocratie et l’audace de la liberté partagée. C’est le pari aussi sur lequel se fonde une culture qui prend soin de l’humanité dans l’homme. Le politique et le psychanalyste sont engagés dans des « métiers impossibles » qui ne se soutiennent que du désir de liberté qui les porte au-delà des limites des «normes », normes qu’ils rencontrent nécessairement sur le chemin de l’émancipation. C’est ce défi que nos démocraties et les humains qui les composent, se doivent de relever aujourd’hui pour quitter le vieux monde et accoucher du nouveau."

 
 

48 rue Curial
Paris 75019
France
48° 53' 33.198" N, 2° 22' 22.5948" E
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